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EU Career : témoignage de Héloïse Fioleau, ambassadrice 2023-2024

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  • Du 01 octobre 2023 au 31 août 2024
    Campus Tertre
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Héloïse Fioleau, étudiante en Science Politique de l'Europe, a été désignée étudiante ambassadrice pour EPSO (European Personnel Service Office). Elle partage ses premiers pas dans cette mission.

Malgré un bagage académique d’études européennes, je n’avais jamais entendu parler d’EPSO (European Personnel Service Office). C’est donc avec honneur (sincèrement) et quelque appréhension que j’ai endossé le rôle d’étudiante-ambassadrice des carrières européennes pour l’année universitaire 2023-2024. Grâce à cette expérience, je suis désormais en mesure de dire ce qu’est EPSO et pourquoi ce dispositif EU Careers en particulier est intéressant.


Une longue phase de préparation avant le séjour au Luxembourg

Nommée en mars, les services d’EPSO m’ont contactée dès le mois d’avril, pour préparer LE séjour au Luxembourg, au mois d’octobre. Durant l’été et jusqu’à quelques jours avant le départ, être étudiant.e-ambassadeur.ice des carrières européennes consiste à renseigner des informations personnelles (nom, adresse, adresses mail personnelle et dédiée à EPSO, régimes alimentaires, etc.). Indice du temps et des préoccupations environnementales, nombreux.ses sont celles/ceux qui se sont étonné.es - pour ne pas dire indigné.es - que le prestataire, engagé par la Commission, propose des vols pour effectuer des trajets possibles en train (et en ligne directe).
Le sac de voyage prêt (avec dedans des tenues répondant au code vestimentaire casual business), j’attends sur le quai. Deux trains plus tard, me voilà à la gare du Luxembourg, avec une petite heure pour arriver à temps à l’auberge de jeunesse, pour faire le tour de la ville. Bien entendu, je suis sortie par la mauvaise sortie, faute de panneaux pour indiquer la direction du bus que je devais prendre (ils sont avares sur les panneaux signalétiques). Et là, grand stress : alors que je demandais mon chemin, mes interlocuteur.ices ne semblaient familier.es ni avec le français (Wikipedia était pourtant formel :le français est la langue officielle), ni avec l’anglais. Comme on me l’a expliqué une fois arrivée - 5 minutes avant le début du tour - à l’accueil, la langue administrative est le français ; mais « le Luxembourgeois parle le luxembourgeois » ; apprend l’allemand à l’école en guise de deuxième langue ; puis le français ; et enfin l’anglais. Quelle richesse linguistique (et quel casse-tête) !


Comme une envie de prolonger le séjour et d’emménager au Luxembourg

Pour qui n’a jamais vu Luxembourg (comme moi avant le tour commenté par les représentantes de l’office de tourisme), c’est magnifique : très vallonnée, c’est une cité médiévale reconstruite et modernisée dans son centre-ville, lui-même ceint d’espaces verts et traversé par le réseau de transport en commun gratuit ! Bref, la ville idéale (encore que cette gratuité vise à contrebalancer la cherté de la vie).
Le vendredi matin, nous avons été lâché.es dans la nature pour nous rendre en petits groupes (encore fallait-il trouver celles:eux qui avaient le même itinéraire) vers l’institution de l’UE que nous avions choisi de visiter. Dans mon cas, c’était le Mécanisme européen de stabilité (MES) - qui d’ailleurs est une organisation internationale, et pas une institution européenne à strictement parler. Reste que nous avons été chaleureusement accueilli.es, gâté.es en goodies et photographié.es devant les drapeaux de la zone euro, à tel point que nous sommes arrivé.es un peu en retard au Parlement à l’heure du déjeuner - autre moment de rencontres. Mieux, j’ai eu la chance (et je pense être la seule à avoir eu ce privilège) d’être directement amenée au bureau de « l’expert crypto », en vue d’échanges futurs sur ce sujet - qui est mon objet de recherche. L’après-midi, nous avons visité l’université de Luxembourg, et sa bibliothèque universitaire dont l’esthétique garde les stigmates du passé industriel de la ville, et dont la modernité du matériel fait qu’on s’y sent bien.


Deux jours intenses de formation et de socialisation européennes

EU Careers est une excellente opportunité pour rencontrer des personnes d’horizons divers, avec lesquelles garder contact - en espérant un jour leur rendre visite dans leur pays, ou bien les retrouver dans les institutions européennes. Parmi les quelque 150 étudiant.es-ambassadeur.ices présent.es, la France, derrière la Pologne, a fourni un gros contingent, si bien qu’il y avait des Français.es à rencontrer jusqu’au dernier jour ! Une fois la question « tu viens d’où ? » évacuée, vient « tu étudies quoi ? » - le tout en anglais, ou en français, ou en allemand, ou en n’importe quelle langue selon les circonstances. Une chose est sûre, jongler avec les langues est une ressource autant qu’une nécessité dans un contexte européen : il faut (se faire) comprendre - cela étant, le bricolage est efficace.
Les samedi et dimanche étaient consacrés à nous fournir les informations nécessaires sur les carrières européennes, ainsi que l’art et la manière pour bien en parler (les astuces pour cadrer sa caméra et prendre la parole de parole devant un public sont ré-utilisables dans d’autres contextes). Quant au « speed meeting » avec des permanent:es officiel:les de l’UE, le bruit de la salle et le temps limité rendaient difficile la captation de toutes les informations fournies simultanément par les deux professionnel:les autour de la table.
Par ailleurs le service hôtelier m’a époustouflée : au moment des pauses, tandis que tous et toutes circulions, trouvant toujours à faire connaissance ou allant vers des visages familiers, se servant en thé ou en café, sur les tables où étaient disposées barres chocolatées et viennoiseries, le personnel de l’établissement de réception s’attelaient à nettoyer la salle de ses bouteilles d’eau vides, des tasses et verres usagés. Les organisateur.ices savent donner l’impression d’être quelqu’un.e « d’important.e ».
C’est avec un petit pincement au coeur qu’il a fallu, après la photo de groupe et les « au revoir », rentrer chez soi ; j’imagine que c’est ça, l’esprit de colonie de vacances…


De retour à Nantes, investie d’une responsabilité

Dans la foulée du retour, la Représentation permanente de la France auprès de l’Union européenne (RPUE) et le Secrétariat général des affaires européennes (SGAE) ont convié.es les
ambassadeur.ices françaises à un webinaire pour présenter leur rôle et évoquer d’autres opportunités de carrières, cette fois dans la fonction publique française mais en lien direct avec l’UE.
Officiellement ambassadrice mais sans véritable expérience pratique des institutions européennes, s’est d’abord posée la question de savoir dans quelle mesure je serais capable d’en parler. Distribution de prospectus et de goodies, participation au forum des métiers, webinaires, mailing lists, échanges personnalisés et bouche à oreille sont autant de moyens pour parler des opportunités de stages et d’emplois au sein de l’UE. Si la charge de la « mission » d’ambassadeur.ice n’est pas considérable, elle est parfois incompatible avec celle de l’étudiant:e qui est en cours ou sur le chemin du retour pendant que se déroule une « Masterclass » destinée à nous mettre à niveau (actualité des offres d’emplois et de stages, périodes de concours, présence sur les réseaux sociaux numériques, etc.) et nous offrir un espace pour poser nos questions.


L’année des changements pour EPSO

Outre la délocalisation du séjour de Bruxelles au Luxembourg (certain:es d’entre nous n’ont pas manqué de s’amuser des potentielles rivalités qui s’y jouaient), EPSO fait évoluer ses procédures de recrutement. Le « concours généraliste », c’est-à-dire la procédure de recrutement des officier.es permanent.es de la Commission et de ses agences (en bref, les « fonctionnaires européen.nes »), a été reporté à une date ultérieure à cause des imperfections techniques du nouveau dispositif. Il n’empêche que la procédure est la suivante : les trois premières épreuves se déroulent en ligne, sur une journée (au choix du/de la candidat.e) sur une période donnée. Il en va de même pour les « concours spécialisés », c’est-à-dire la procédure pour recruter des profils avec des compétences spécifiques dans un domaine donné. À la différence du concours généraliste, ouvert une fois par an, les concours spécialisés sont ouverts selon les besoins des institutions.
Les opportunités de stages, d’emplois et de carrières au sein des institutions européennes sont (très) nombreuses. Il est cependant essentiel d’avoir à l’esprit que les places sont bien inférieures au nombre de prétendant.es, et qu’en cela, il faut s’armer de patience et ne pas croire que l’UE ne veut pas de nous au premier, deuxième, troisième refus (voire plus) : c’est compliqué d’y entrer, mais une fois admis.es, la circulation inter-institutionnelle est aisée. La dimension inter-culturelle et la diversité des perspectives professionnelles en valent certainement la peine. Non seulement tous les profils sont « admis », mais ils sont recherchés tant l’action de l’UE couvre de domaines divers et variés !
Si être ambassadeur.ice-étudiant.e n’offre aucun passe-droit dans l’obtention d’un stage, « c’est toujours une jolie ligne sur le CV » (comme me l’avait dit mon prédécesseur). Merci à Muriel Rouyer de m’avoir fait confiance pour remplir cette fonction. Aussi dois-je souligner le travail remarquable et la gentillesse de l’équipe d’EPSO qui porte ce dispositif, et en premier lieu Rita Hinek (la « maman » du dispositif) et Ramona Marsh, qui ont toujours répondu présentes lorsque j’avais des interrogations ou des demandes spécifiques.

Héloïse Fioleau (ravie d’être étudiante-ambassadrice EU Careers jusqu’à l’obtention du diplôme)
Pour trouver toutes informations utiles sur EPSO et les opportunités d’emplois et de stages : accéder au site internet d'EPSO
Contacter l’étudiant.e-ambassadeur.ice EU Careers de Nantes Université
Mis à jour le 05 avril 2024.
https://droit.univ-nantes.fr/actualites/eu-career-temoignage-de-heloise-fioleau-ambassadrice-2023-2024